Et pourtant, la mer, elle ne juge pas.

Les troubles alimentaires sont comme des phénomènes marins : – L’anorexie, tel le sable brûlant, semble lisse et maîtrisé, mais blesse en silence. – La boulimie, comme la vague qui revient, déborde, emporte, puis disparaît sans prévenir. – L’hyperphagie, c’est la tempête intérieure que personne ne voit, mais qui fait naufrage en profondeur. Et au milieu de tout ça, le soleil, la mer, la plage… Des lieux qui semblent paisibles, mais qui peuvent aussi devenir des miroirs impitoyables. Pourtant, la mer ne juge pas. Elle accueille tous les corps avec la même tendresse.

Kholwa

6/29/20252 min lire

On croit souvent que le soleil, la mer et le sable suffisent à rendre les cœurs plus légers. Que l’été, avec ses corps dénudés et ses sourires éclatants, est une saison de joie partagée. Et pourtant… pour beaucoup, cette lumière intense met en évidence ce qui fait mal, ce qui est caché.
Les troubles alimentaires sont comme des marées intérieures : invisibles de loin, mais puissantes, profondes.

L’anorexie, c’est le sable brûlant.
En surface, tout semble lisse, propre, presque parfait. Un corps maîtrisé, une silhouette affinée à l’extrême. Mais ce sable, sous la chaleur, peut blesser, brûler, laisser des traces invisibles. L’anorexie consume doucement, comme un soleil de midi sans ombre où l’on s’épuise à rester droite, sans jamais oser poser le pied sur ce qui nourrit.

La boulimie, c’est la vague qui revient.
Calme en apparence, puis soudaine, incontrôlable. Elle frappe, repart, puis revient encore. Elle emporte tout : les émotions, la honte, le corps qu’on tente de reprendre à la mer. Une sensation de vide suivie d’un trop-plein. Comme les vagues, elle est cyclique, inépuisable. Et pourtant, tellement silencieuse.

L’hyperphagie, c’est la tempête oubliée.
Celle qu’on nie, qu’on cache derrière des sourires, des vêtements larges, ou des "petits plaisirs" qu’on ne contrôle plus. Ce n’est pas le soleil qu’on fuit, mais le reflet qu’il projette. L’hyperphagie n’est pas vue, pas dite, mais elle dévaste en profondeur. Comme le courant sous-marin, elle tire vers le fond sans éclaboussure.

Et puis il y a l’été, cette saison si belle et pourtant si cruelle.
On expose nos corps, mais aussi nos blessures. Le soleil devient juge, le maillot devient miroir, la plage un théâtre où l’on s’efforce d’être "bien". Alors qu’en réalité, le plus beau corps est celui qui respire, qui vit, qui danse sur le sable sans peur.

La mer ne juge jamais. Elle accueille les corps fatigués, les cicatrices visibles ou invisibles. Elle caresse tout le monde de la même façon, qu’on pèse trop ou pas assez.

Alors si tu te reconnais dans l’une de ces vagues, sache que tu n’es pas seul.e.
Et rappelle-toi : on ne guérit pas en se cachant du soleil, mais en apprenant à s’y réchauffer, pas à pas, vague après vague.